Métaphotographies_II (2023)

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Je crois qu'il y a depuis longtemps en moi ce quelque chose d'ambigu dans mon rapport à la violence : à la fois la peur, le refus de voir, voire le déni, et d'autre part, le besoin irrépressible de s'y attarder, de la scruter, de traverser cette dimension. Dans ce qu'elle brise de nos corps, de ce qu'elle en déforme, en démolit, de ce qu'elle nous jette soudain d'impudeur, de soumission possible. Peut-être est-ce pour ces raisons que les combats de l'UFC (Ultimate fighting championship) sont venus interroger ma pratique photographique ? Parce qu'il y est question de violence, de vraie violence, de sang, de corps. Peut-être aussi parce que cette violence extrême est associée au corpus médiatique et écranique qui fait des combattants de l'UFC des héros contemporains. 

L'appareil photo, alors ? Il n'est là que pour replonger dans les archives documentaires des combats mis en ligne, en re-photographiant et recadrant des extraits, par un flou volontaire, pour ne retenir que l'énergie du corps à corps et redocumenter par la juxtaposition d'images une forme de danse des corps dans la violence.